Solidarité à Gisèle Pélicot et à toutes les femmes victimes

photo par @photography_womanphotographer

« Monsieur tout le monde » est un violeur

« C’est un chic type, un mec super »

Voici la réponse donnée par Gisèle Pélicot lorsqu’un policier de Carpentras lui a demandé « Quelles relations entretenez-vous avec votre mari ? »

Madame Pélicot, aujourd’hui âgée de 71 ans, a été droguée puis violée par son mari et par 80 autres hommes. Seuls 51 ont été retrouvés et sont aujourd’hui sur le banc des accusés. Ces derniers, âgés de 26 à 74 ans et de toutes professions, ont, durant 11 ans, violé Gisèle Pélicot alors inconsciente puisque soumise chimiquement par son propre mari et père de sa fille. Ce dernier recrutait alors les prédateurs sur internet. Tous plaident aujourd’hui leur innocence : ils se seraient simplement livrés à du libertinage. Aucun n’assume à ce jour la monstruosité de leurs actes : ce ne sont pas des monstres, ce sont des hommes et ils incarnent la monstruosité de la misogynie.

>> Une audience publique : la honte doit changer de camp!

Saluons le courage et la dignité de Gisèle Pélicot qui a demandé à ce que l’audience soit publique. En tant habituel, les audiences concernant des violences sexuelles se déroulent à huis clos. Elle l’a fait pour plusieurs raisons :

  • Alors qu’elle est victime de la barbarie des hommes, elle conserve son empathie et sa sororité. En rendant publique l’audience, elle souhaite informer les autres victimes des dangers de la soumission chimique.
  • Elle ne voulait pas se retrouver seule enfermée dans une salle d’audience avec ses bourreaux.
  • En visibilisant l’affaire, elle souhaite que la honte change de camps. Elle n’a pas à avoir honte, bien au contraire !

>> La soumission chimique ou un crachat sur le consentement des femmes!

« Quand c’est non c’est non ! » et quand une femme ne dit pas oui expressément : c’est toujours non !

Les hommes usent de divers stratagèmes pour se passer du consentement des femmes : ici, la soumission médicamenteuse a été utilisée. Mais l’alcool et les drogues sont des armes régulièrement utilisées par les hommes pour soumettre les femmes à leurs moindres désirs.

« Oui mais les hommes aussi peuvent être victimes de la soumission chimique » nous rétorquerons les masculinistes avides de discours victimaire pour mieux effacer les femmes ! Certes : toutes les femmes et tous les hommes peuvent être concernés par la soumission chimique MAIS les femmes en sont majoritairement victimes MAIS les hommes en sont majoritairement auteurs !

>> Des « Monsieur tout le monde » : plus jamais de « Not all men »

80 hommes ont violé une femme. Aucun n’a reculé, n’a fait demi tour, n’a tenté de la défendre (et nombre d’entre eux y sont retournés à plusieurs reprises).

Il ne s’agit pas d’un crime individuel mais bien d’un crime systémique. Pour cette femme et sa fille : c’est un drame qui bouleverse leur vie. Pour la société : il s’agit d’un fait divers de plus, d’un crime de plus contre les femmes.

Notre question est aujourd’hui la suivante : quelle serait la réaction de la société si 80 femmes avaient violé un homme inconscient ? Cette situation vous semble inenvisageable ? C’est bien logique : elle n’est même pas pensable car la réalité est la suivante : les hommes violent partout et tout le temps les femmes, pas l’inverse ! Ils tuent, mutilent, silencient, invisibilisent et violent les femmes, pas l’inverse !

Les femmes misandres refusent de relationner avec des hommes qui les violentent : elles sont alors caricaturées, harcelées, moquées. Les hommes misogynes tuent, violent les femmes : ils sont adulés, devraient être compris lorsqu’ils commettent des crimes sexistes, sont défendus voire excusés. Et vous osez encore dire que la misandrie est le pendant féminin de la misogynie ? Le féminisme n’a jamais tué personne, la misogynie le fait quotidiennement !

A ce jour, aucun des accusés ne reconnait avoir violé Madame Pélicot ! Rappelons leur manque de courage : Durant 11 ans, ils ont violé une femme inconsciente, l’ont filmé, y sont retourné… Beaucoup sont pères de famille, bien insérés dans la société. Nous, féministes, envoyons tout notre courage aux nombreuses femmes de leur entourage et leur conseillons de les fuir : ils détestent les femmes, ils ne méritent que notre mépris !

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