Justice pour Carol – Justiça Por Carol

Janvier 2024. Photos et vidéo par Pauline Makoveitchoux

En décembre, après le meurtre de Ana Caroline, plusieurs collectives lesbiennes féministes radicales brésiliennes ont appelé les collectives lesbiennes et féministes internationales à manifester leur soutien aux femmes lesbiennes et bisexuelles du Brésil et à visibiliser leur lutte pour la justice pour Ana Caroline et toutes les autres lesbiennes victimes de lesbocides.

Nous, Résistance Lesbienne, répondons donc à leur appel par ce rassemblement, et nous sommes honorées de rendre femmage à Ana Caroline et de manifester publiquement une sororité internationale avec vous toutes.

Nous remercions les lesbiennes et collectives brésiliennes qui se sont mises en contact avec nous et celles qui ont fait un précieux travail de traduction.

En tant que réseau de lesbiennes et féministes radicales, nous croyons à l’internationalisme des luttes lesbiennes et voulons faire notre possible pour amplifier, à notre échelle, les voix de nos soeurs lesbiennes, surtout quand elles sont marginalisées voire méprisées par un système hétéropatriarcal, raciste et impérialiste mondial. Quand la dignité d’une lesbienne n’est pas respectée, c’est la dignité de toutes les lesbiennes qui n’est pas respectée. 

Ana Caroline Sousa Campêlo, âgée de 21 ans, a été tuée le 10 décembre 2023 dans la ville de Maranhaozinho, où elle venait d’emménager pour habiter avec sa copine. Elle a été torturée et mutilée, d’une manière qui ne laisse pas de place au doute sur le caractère haineux du meurtre. L’identité du meurtrier est encore inconnu, bien qu’il ait été aperçu par plusieurs témoins, et l’enquête de la police n’avance pas depuis un mois et demi.

Depuis, 2 autres femmes ont été victimes de lesbocide à notre connaissance, dont Neiva Suelen à Brazil.

Depuis la mort de Carol, les lesbiennes brésiliennes ont manifesté presque tous les jours dans de nombreuses villes. Malgré une telle ampleur, le mouvement n’a aucune couverture médiatique internationale.

Les crimes de haine contre les lesbiennes sont passés sous silence par les institutions LGBT, les instances de protection des femmes et le gouvernement brésilien. Il est donc très difficile d’en mesurer l’ampleur et l’évolution.

Une seule étude sur les lesbocides a été menée sur les années 2014-2017 par 3 étudiantes lesbiennes : Milena Cristina Carneiro Peres, Suane Felippe Soares et Maria Clara Marques Dias.

La publication de l’étude, intitulée « Lesbocides : les histoires que personne ne raconte », surprend, choque et inquiète une partie de la population brésilienne, tandis que la part conservatrice du pays tente de discréditer le travail de recherche.

L’étude compte 16 lesbocides en 2014, et 54 en 2017, ce qui représente une augmentation de + de 200 % en 3 ans. Ces meurtres ciblent une population spécifique, la majorité des victimes étant de très jeunes femmes (de 20 à 24 ans), souvent noires, et ne rentrant pas dans les critères de la féminité traditionnelle. La majorité des lesbocides sont commis dans des villages ou des petites villes, la plupart du temps dans l’espace publique et par un homme inconnu de la victime.

Le manque de fonds et l’absence de comptabilisation des lesbocides par le gouvernement brésilien a obligé ces 3 étudiantes à travailler à partir des données disponibles en ligne, notamment dans la presse. Elles ont observé qu’il existait encore moins d’informations sur les meurtres des lesbiennes noires. Ces conditions amènent Suane Felippe Soares à expliquer que leur étude n’est pas fiable, car trop approximative, et a une valeur + expérimentale que scientifique. La seule conclusion fiable de leur travail est le constat de l’absence d’informations.  

Si plusieurs enquêtes ont été menées par d’autres chercheurs, aucune ne se concentre spécifiquement sur les lesbiennes. Les sondages s’adressent également aux femmes bisexuelles dans la plupart des cas, ou encore à l’ensemble de la communauté LGBT, incluant parfoid d’autres identités comme les asexuels.

Il n’existe donc à ce jour aucune étude scientifique ciblée sur les meurtres des lesbiennes au Brésil.

Étudier les violences lesbophobes est pourtant nécessaire pour qu’elles soient prises au sérieux. Le manque de preuves scientifique de ces violences permet à la population et au gouvernement de se voiler la face sur cette réalité.

L’invisibilisation des lesbocides s’inscrit dans l’invisibilisation générale des lesbiennes dans la société brésilienne. D’après Suane Felippe Soares, la peur du lesbocide encourage les lesbiennes brésiliennes à s’effacer en tant qu’individu et en tant que groupe, ce qui freine la solidarité et l’organisation lesbienne. « Sur nos épaules, nous ne portons pas la fierté et l’unité, mais la crainte, la culpabilité et le rejet qui nous condamnent à des existences silencieuses. L’invisibilité des lesbiennes s’accompagne d’un silence qui fait de nous un groupe fragmenté par essence ».

Cette étude suscite une émotion générale chez les lesbiennes brésiliennes : l’assurance que la peur est fondée. Savoir ce que l’on risque est en effet vital pour se protéger, s’organiser, comprendre pleinement son propre quotidien.

Le lesbocide s’inscrit également dans le contexte brésilien : marqué par la marginalisation des populations noires et des quartiers populaires. La montée de l’extrême-droite, et les membres du gouvernement se revendiquant fièrement homophobes favorisent également les lesbocides, et rendent la situation urgente.

Nous rappelons que les lesbiennes brésiliennes ne sont pas persécutés en raison de leur prétendue appartenance au groupe LGBT+, mais bien en raison de leur homosexualité, de leur sexe, et de leur transgression des normes de la féminité. Être lesbienne est un acte de résistance, et c’est cette résistance aux traditions et au patriarcat qui est puni par la mort.

Luana Barbosa en est un exemple frappant, lesbienne butch et noire, elle a été tabassée à mort dans la rue par des policiers lorsqu’elle a refusé d’être fouillée par un homme. Le lesbocide est très clairement identifiable comme un meurtre punitif.

Les lesbiennes brésiliennes tirent la sonnette d’alarme sur le caractère massif des lesbocides au Brésil, mais cette réalité concerne les lesbiennes du monde entier. Chaque région, chaque pays, y compris ceux qui se pensent “plus avancés” que d’autres, sont ou ont jusqu’à très récemment été concernés par les meurtres massifs et impunis de lesbiennes. Pensons aux milliers de lesbiennes qui ont fait partie des millions de “sorcières”  torturées et tuées en Europe il y a de cela à peine quelques siècles. Pensons aux lesbiennes envoyées dans les camps de concentration et d’extermination nazis. Pensons aux lesbiennes des pays qui ont aujourd’hui des lois punissant l’homosexualité par la peine de mort comme en Afghanistan, en Arabie Saoudite, au Brunéi, aux Emirats Arabes Unis, en Iran, en Mauritanie, au Nigéria, au Pakistan, au Qatar, au Soudan, en Somalie, au Yémen et en Ouganda.

Pensons aux lesbiennes récemment tuées, le plus souvent par un homme, dans l’espace public ou chez elles aux Etats-Unis, en Chine, au Mexique, au Cameroun, en Belgique, en Afrique du Sud et ailleurs. 

Chaque région, chaque pays est concerné, de manière plus ou moins explicite et systémique, par les viols correctifs de lesbiennes, les agressions physiques et sexuelles, harcèlement et discriminations lesbophobes, dans la rue, au travail, dans les familles, dans l’art, le sport, partout!

Punir et réprimer sévèrement, parfois à mort, les femmes parce qu’elles aiment les femmes, refusent le rôle hétérosexuel et excluent les hommes de leur sexualité, c’est inscrit dans l’ADN du patriarcat, quels que soient les habits qu’il revêt.

Aujourd’hui en France, si les lesbocides ne sont pas aussi courants et systématiques que par le passé ou ailleurs, les lesbiennes font encore face à des dangers bien plus nombreux que les hommes, surtout quand ils sont hétérosexuels et blancs. 

Cela ne fait pas si longtemps que Catalina Chabot, alors adolescente de 17 ans, a été violée et tuée chez elle par le propriétaire de l’appartement. C’était en 2013. 

Cela ne fait pas si longtemps qu’un père à Uzès a menacé de mort avec des couteaux sa fille qui affirmait son lesbianisme. 2019.

Cela ne fait pas si longtemps que l’ancienne mairesse Lou Bailly Biichlé a été agressée près de chez elle par un agresseur muni de couteaux et criant “je vais t’égorger, sale gouine”. 2023

Cela ne fait pas si longtemps que Emilie Lopez, chroniqueuse, ou encore Hochi, chanteuse, ont été harcelées et sommées de se suicider car lesbienne. 

Dinah, alors adolescente de 14 ans, a fini par se suicider après des mois et des mois de harcèlement scolaire raciste et lesbophobe. Qu’est-ce que le suicide d’une adolescente harcelée sinon un meurtre indirect?

On l’aura compris, en France encore aujourd’hui, être lesbienne et vivre publiquement son lesbianisme nous exposent à de nombreux dangers, y compris la mort. C’est pour cela que, quand une lesbienne est tuée quelque part dans le monde, cela résonne tant en nous ici en France: nous savons que cela pourrait nous arriver, nous savons que cela est arrivé par le passé, et nous savons que cela peut arriver dans le futur car nulle part, jamais, nous ne sommes  à l’abri de violentes réactions et régressions lesbophobes, sociétales et étatiques.

Les lesbiennes sont traditionnellement au cœur des luttes féministes, même sur les sujets dont elles ne sont pas les premières bénéficiaires (comme l’avortement ou la contraception)

Nous demandons à la communauté féministe de prendre en compte des enjeux spécifiques aux lesbiennes, surtout lorsqu’elles payent de leur vie leur transgression des normes misogynes.

Le mouvement LGBT brésilien, ne semble pas percevoir l’intérêt de distinguer les lesbocides des meurtres des gays ou des trans. Aucun fond n’est investi dans la protection des lesbiennes contre cette menace grandissante.

Cette distinction, ainsi que l’utilisation généralisée de la notion de lesbocide, permettrait pourtant de lutter de manière spécifique contre la violence qui cible les lesbiennes. Les meurtres dont elles sont victimes ne rentrant pas dans la définition brésilienne du féminicide, basée sur les violences domestiques, ils ne sont pas catégorisé comme des crimes de haine par la loi.

Les lesbiennes sont trop souvent les seules à se mobiliser contre la lesbophobie. L’étude de 2017 a été présentée plus de 30 fois à des groupes de chercheurs, d’activistes des partis politiques ou des professionnels divers dans tout le pays, toujours sur l’initiative de lesbiennes présentes dans ces différents groupes.

Ce sont les lesbiennes qui ont écrit les noms des victimes de lesbocide dans la rue.

Nous soutenons nos sœurs brésiliennes dans la recherche de la reconnaissance qui leur est due, par les organisations féministes et LGBT.

Cela fait longtemps que lesbiennes féministes radicales ont compris que seules les lesbiennes libèreront les lesbiennes. Si les lesbiennes ne sont pas là pour les lesbiennes, qui d’autres le sera? Personne.

Nous avons donc besoin de communautés et d’un mouvement qui libèrent les lesbiennes, et toutes les femmes. Nous avons besoin de tendresse, mais aussi et surtout d’égalité, de respect et de solidarité entre nous. Nous n’obtiendrons pas justice tant que nous ne nous fairons pas justice nous-mêmes, à nous-mêmes, et entre nous!

TRANSLATION

In December, after the murder of Ana Caroline, several radical Brazilian lesbian feminist collectives called on international lesbian and feminist collectives to show their support for lesbian and bisexual women in Brazil and to make their struggle for justice for Ana Caroline and all other lesbian victims of lesbocide more visible.

We, Résistance Lesbienne, are therefore responding to their call with this rally, and we are honoured to pay tribute to Ana Caroline and to publicly demonstrate our international sisterhood with all of you.

We would like to thank the Brazilian lesbians and collectives who have contacted us and those who have done valuable translation work.

As a network of radical lesbians and feminists, we believe in the internationalism of lesbian struggles and want to do what we can to amplify, on our own scale, the voices of our lesbian sisters, especially when they are marginalised and even despised by a heteropatriarchal, racist and imperialist global system. When the dignity of one lesbian is not respected, the dignity of all lesbians is not respected.

Ana Caroline Sousa Campêlo, aged 21, was killed on 10 December 2023 in the town of Maranhaozinho, where she had just moved to live with her girlfriend. She was tortured and mutilated in a way that leaves no room for doubt about the heinous nature of the murder. The identity of the murderer is still unknown, although he has been spotted by several witnesses, and the police investigation has made no progress for a month and a half.

Since then, 2 other women are known to have been victims of lesbocide, including Neiva Suelen in Brazil.

Since Carol’s death, Brazilian lesbians have demonstrated almost every day in many cities. Despite the scale of the movement, there has been no international media coverage.

Hate crimes against lesbians are swept under the carpet by LGBT institutions, women’s protection bodies and the Brazilian government. As a result, it is very difficult to measure the scale of the problem and how it is evolving.

A single study on lesbocides was conducted over the years 2014-2017 by 3 lesbian students: Milena Cristina Carneiro Peres, Suane Felippe Soares and Maria Clara Marques Dias.

The publication of the study, entitled « Lesbocides: the stories nobody tells », surprised, shocked and worried some of the Brazilian population, while the conservative part of the country tried to discredit the research work.

The study counts 16 lesbocides in 2014, and 54 in 2017, which represents an increase of over 200% in 3 years. These murders target a specific population, with the majority of victims being very young women (aged 20 to 24), often black, who do not fit into the criteria of traditional femininity. The majority of lesbocides are committed in villages or small towns, most often in public and by a man unknown to the victim.

The lack of funding and the Brazilian government’s failure to record lesbocides meant that these 3 students had to work with data available online, particularly in the press. They found that there was even less information on the murders of black lesbians. These conditions led Suane Felippe Soares to explain that their study was unreliable, because it was too approximate, and had more experimental than scientific value. The only reliable conclusion from their work is that there is a lack of information.  

While a number of surveys have been carried out by other researchers, none focus specifically on lesbians. In most cases, the surveys are also aimed at bisexual women, or at the LGBT community as a whole, including other identities such as asexuals.

So far, there has been no scientific study of the murders of lesbians in Brazil.

Yet studying lesbophobic violence is necessary if it is to be taken seriously. The lack of scientific proof of this violence allows the public and the government to turn a blind eye to this reality.

The invisibility of lesbocides is part of the general invisibility of lesbians in Brazilian society. According to Suane Felippe Soares, the fear of lesbocide encourages Brazilian lesbians to withdraw as individuals and as a group, which hampers lesbian solidarity and organisation. « We don’t carry pride and unity on our shoulders, but fear, guilt and rejection that condemn us to silent existences. The invisibility of lesbians is accompanied by a silence that makes us an inherently fragmented group ».

This study arouses a general emotion among Brazilian lesbians: the assurance that the fear is well-founded. Knowing what you risk is vital if you are to protect yourself, get organised and fully understand your own daily life.

Lesbocide is also part of the Brazilian context: marked by the marginalisation of black populations and working-class neighbourhoods. The rise of the extreme right, and members of the government proudly claiming to be homophobic, also encourage lesbocides, and make the situation urgent.

We remind you that Brazilian lesbians are not persecuted because of their alleged membership of the LGBT+ group, but because of their homosexuality, their gender, and their transgression of the norms of femininity. Being lesbian is an act of resistance, and it is this resistance to tradition and patriarchy that is punished by death.

Luana Barbosa is a striking example: a butch and black lesbian, she was beaten to death in the street by police officers when she refused to be searched by a man. Lesbocide is clearly identifiable as punitive murder.

Brazilian lesbians are sounding the alarm about the mass nature of lesbocides in Brazil, but this reality concerns lesbians all over the world. Every region, every country, including those that consider themselves « more advanced » than others, are or until very recently have been affected by the massive and unpunished murders of lesbians. Think of the thousands of lesbians who were among the millions of « witches » tortured and killed in Europe just a few centuries ago. Think of the lesbians sent to Nazi concentration and extermination camps. Think of the lesbians in countries that now have laws punishing homosexuality with the death penalty such as Afghanista, Saudia Arabia, Brunei, United Arab Emirates, Iran, Mauritania, Nigeria, Pakistan, Qatar, Sudan, Somlia, Yemen and Uganda.

Think of the lesbians recently killed, usually by a man, in the public space or in their own homes in the United States, China, Mexico, Cameroon, Belgium, South Africa and elsewhere.

Every region and every country is affected, more or less explicitly and systemically, by the corrective rapes of lesbians, physical and sexual assaults, harassment and lesbophobic discrimination in the street, at work, in families, in the arts, in sport, everywhere!

Punishing and severely repressing women, sometimes to the death, because they love women, reject the heterosexual role and exclude men from their sexuality, is written into the DNA of patriarchy, whatever clothes it wears.

Today in France, while lesbocides are not as common or systematic as in the past or elsewhere, lesbians still face far more dangers than men, especially when they are heterosexual and white.

It wasn’t that long ago that Catalina Chabot, then a 17-year-old, was raped and killed in her home by the flat’s landlord. That was in 2013.

It wasn’t that long ago that a father in Uzès threatened his daughter with death at knifepoint for asserting her lesbianism. 2019.

It wasn’t so long ago that former mayor Lou Bailly Biichlé was attacked near her home by a knife-wielding assailant shouting « I’m going to slit your throat, you dirty dyke ». 2023

It wasn’t so long ago that columnist Emilie Lopez and singer Hochi were harassed and ordered to commit suicide because they were lesbians.

Dinah, a 14-year-old teenager at the time, finally committed suicide after months and months of racist and lesbophobic bullying at school. What is the suicide of a bullied teenager if not indirect murder?

As you can see, in France today, being a lesbian and living your lesbianism publicly exposes you to many dangers, including death. That’s why, when a lesbian is killed somewhere in the world, it resonates so strongly with us here in France: we know it could happen to us, we know it has happened in the past, and we know it could happen in the future because nowhere, never, are we safe from violent lesbophobic reactions and regressions, both societal and state.

Lesbians have traditionally been at the heart of feminist struggles, even on issues where they are not the primary beneficiaries (such as abortion or contraception).

We call on the feminist community to take account of issues specific to lesbians, especially when they pay with their lives for transgressing misogynist norms.

The Brazilian LGBT movement does not seem to see the point of distinguishing lesbocides from gay or trans murders. No funds are invested in protecting lesbians against this growing threat.

This distinction, along with the widespread use of the concept of lesbocide, would make it possible to specifically combat the violence targeting lesbians. As the murders of which they are victims do not fall within the Brazilian definition of feminicide, which is based on domestic violence, they are not categorised as hate crimes by the law.

Lesbians are too often the only ones to mobilise against lesbophobia. The 2017 study was presented more than 30 times to groups of researchers, political party activists and various professionals throughout the country, always on the initiative of lesbians in these different groups.

It was lesbians who wrote the names of the victims of lesbocide in the street.

We support our Brazilian sisters in their search for the recognition they deserve from feminist and LGBT organisations.

Radical lesbian feminists have long understood that only lesbians will liberate lesbians. If lesbians aren’t there for lesbians, who else will be? No one will be.

So we need communities and a movement that liberates lesbians, and all women. We need tenderness, but above all we need equality, respect and solidarity. We won’t get justice until we do justice to ourselves, and to each other!

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