Pour un féminisme radical décolonial – Weekend 1er anniversaire de Résistance Lesbienne

Notre œuvre d’anniversaire le 25 juin à Paris: « Lesbiennes féministes contre la persécution des femmes musulmanes. Pour un féminisme radical décolonial »

Parce que des femmes musulmanes portant le foulard subissent régulièrement des agressions par des hommes blancs, parce que leur possibilité d’accéder à l’espace public et leur droit à la dignité sont la cible constante de l’Etat français raciste et patriarcal, parce que les hommes blancs en font des objets de fantasmes coloniaux, et qu’elles subissent l’oppression patriarcale de leur communauté, nous, féministes radicales, devons prendre la responsabilité de lutter activement contre les divisions de la classe des femmes que les hommes créent pour mieux régner! Et donc de ne pas reproduire dans nos rangs les discours racistes, coloniaux, paternalistes et excluants de l’universalisme républicain français.

Notre sororité lesbienne est d’autant plus importante que certaines lesbiennes sont musulmanes et portent le foulard.

Elle est également cruciale dans un contexte où des lesbiennes et des femmes voilées subissent, de manière différente mais parallèle, la répression des hommes du patriarcat public qui veulent que toutes les femmes leurs soient sexuellement accessibles et qu’elles le signalent par la performance d’un certain type de féminité: à base de maquillage rempli de produits toxiques, de jupes limitant nos mouvements, de talons qui nous déchirent le corps, de cheveux long raides, parfaitement entretenus et visibles, et de chirurgie esthétique.

Des femmes voilées subissent des agressions verbales et physiques par des hommes blancs radicalisés qui les considèrent comme des « bigotes » et des « séparatistes ennemies de la République » à punir (ce qu’ils appellent souvent « libérer »).

Des lesbiennes, notamment celles qui sont vues comme « masculines », subissent ce même type d’agressions par des hommes de tous milieux sociaux qui veulent les punir de ne pas se conformer aux rôles de féminité et hétérosexuels de la femme « baisable ».

Quand elles politisent leur existence et revendiquent des espaces en non-mixité lesbienne, les lesbiennes sont aussi catégorisées comme « bigotes » et « séparatistes ennemies de la République ».

De nombreuses intersections d’expériences sont également partagées par les lesbiennes non-musulmanes racisées et les femmes musulmanes en France: l’expérience du racisme, de la double misogynie de leur communauté et du patriarcat blanc, de l’imaginaire colonial de fantasmes exotisants, des violences policières et administratives, des discriminations multiples dans le monde du travail et l’espace public, de l’altérisation systémique, d’une invisibilisation de la culture et des luttes, de la répression d’une analyse politique décoloniale et anti-impérialiste.

Ces points communs et ces intersections d’oppressions sont la réalité de la classe des femmes: une oppression patriarcale partagée, mais des vécus singuliers, ainsi que des divisions et des hiérarchies entre femmes. Inspirées par le travail politique salutaire de féministes décoloniales, nous, à Résistance Lesbienne, pensons donc fermement que pour libérer la classe des femmes, nous avons besoin en France d’un féminisme radical résolument décolonial.

Parce que l’histoire coloniale et le présent néocolonial et impérialiste de la France fracture encore la société française, et le féminisme, nous promouvons la décolonisation de nos esprits, de nos analyses et de nos pratiques personnelles et militantes!

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Le weekend du 25-26 juin, noues avons célébré ensemble le premier anniversaire de Résistance Lesbienne!

On est là pour durer!

Les violences masculinistes des transactivistes et autres hommes ne noues arrêterons pas!